Le Premier ministre du Mali, Choguel Kokalla Maïga, a reçu ce jeudi 13 juin 2024 à la Primature, en présence du ministre des Mines, Amadou Keïta, le directeur exécutif adjoint de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE International), Bady Baldé. Accompagné de plusieurs hauts responsables de l’ITIE, dont Papa Alioune Badara Paye, directeur pays du Secrétariat international ITIE pour plusieurs pays africains, et Boureïma Cissé, secrétaire permanent de l’ITIE Mali par intérim, M. Baldé a réaffirmé au Chef du Gouvernement les principes fondamentaux de l’ITIE.
Cette rencontre, survenue au lendemain de la quinzaine de l'environnement présidée par M. Maïga à Kita, a permis de discuter de plusieurs sujets cruciaux. Il a été question de saluer le respect de la souveraineté de l’Etat malien et des lois en vigueur, et de souligner la concordance des vues avec le Gouvernement de Transition concernant les programmes de refondation et de renforcement des institutions, initiatives auxquelles l’ITIE s’alignait pleinement.
Un des points majeurs abordés a été la lutte contre la corruption, priorité pour l’ITIE et outil essentiel de transparence. M. Baldé a aussi évoqué la mobilisation des recettes et la contribution de l’ITIE à la lutte contre l’évasion fiscale, en applaudissant les efforts de professionnalisation du Secrétariat permanent et la prise en compte des dimensions environnementales dans l’orpaillage. De plus, il a mis en avant l’importance de la représentativité accrue du Comité de pilotage de l’ITIE Mali et la participation active de la société civile et des médias dans l’amélioration de la transparence et de la redevabilité dans le secteur minier.
Le Premier ministre, également Président du Comité de supervision de l’ITIE Mali, a souligné l’espoir des Maliens quant à l’exploitation minière et la nécessité d’un changement de paradigme. « Il faut que l’état d’esprit change en matière d’exploitation minière. Tout ce que nous faisons, c’est pour l’histoire et nous sommes aujourd’hui en train de remonter petit-à-petit la pente », a-t-il déclaré.
M. Maïga a insisté sur le fait que les ressources minières doivent être mises au service de la population, soulignant le rôle de l’Etat dans la mise en place d’instruments de contrôle efficaces. Pour lui, le secteur minier est central dans le processus de refondation du Mali. Il a félicité le ministre Amadou Keïta, qualifié de « grand intellectuel pleinement engagé », pour son engagement et son souci de l’image du pays, et a affirmé le soutien total du Président de la Transition, du Gouvernement et de lui-même.
En rappelant les trois principes de l’article 34 de la Constitution — respect de la souveraineté nationale, respect des choix stratégiques et des partenariats, et défense des intérêts du peuple malien — M. Maïga a assuré ses visiteurs que la question des mines est une question de souveraineté pour le Mali, où transparence et redevabilité sont des éléments cruciaux de crédibilité.
Cyril DAKPITI