L'opposant ougandais Kizza Besigye a comparu mercredi 20 novembre 2024 devant la cour martiale de Kampala, accusé d'atteinte à la sécurité nationale et d'activités subversives visant à déstabiliser son pays depuis l'étranger. Ces accusations surviennent après son interpellation dans des circonstances controversées, qui impliqueraient un enlèvement au Kenya suivi d'un transfert forcé en Ouganda, selon ses avocats.
Devant la cour, Kizza Besigye a rejeté en bloc les accusations, les qualifiant de "fabriquées de toutes pièces". Son avocat, Me Erias Lukwago, a souligné que la cour martiale n'a aucune compétence pour juger des faits prétendument commis à l'extérieur des frontières nationales. Il a également dénoncé l'extradition forcée comme une violation du droit international, accusant le Kenya de complicité dans la persécution des opposants ougandais.
Les autorités ougandaises, de leur côté, réfutent les allégations d'enlèvement ou d'extradition illégale, affirmant que l'opération a été menée en collaboration avec le gouvernement kenyan. Cette version, relayée par la presse locale, n'a pas dissipé les inquiétudes exprimées par les défenseurs de l'opposant, qui dénoncent un climat d'impunité dans la région.
En attendant son prochain passage devant le tribunal le 2 décembre, Kizza Besigye a été placé en détention provisoire. Cette affaire suscite des interrogations sur le respect des droits de l’opposition en Afrique de l’Est, où, selon Me Lukwago, "le silence persistant face à ces actions illégales reste préoccupant".
Jeremy Ahossou