Le parti Alliance nationale pour le changement (ANC), longtemps figure de proue de l'opposition togolaise, traverse une phase délicate marquée par une série de départs de ses cadres. Le plus récent en date est celui d’Agossou Kpodo-Dra, président de la fédération Agoè-Nyivé 4, qui a officialisé sa démission en évoquant des "convenances personnelles", une formule souvent employée pour masquer des tensions internes.

Depuis plusieurs mois, l’ANC semble s’enliser dans une crise silencieuse. De nombreuses voix, jusque-là discrètes, pointent du doigt une direction jugée rigide et fermée à la critique. L’autorité de Jean-Pierre Fabre, leader historique du parti, semble de plus en plus contestée au sein même de sa formation, révélant un malaise profond.

Cette fragilité intervient dans un contexte politique national où l’opposition peine à parler d’une seule voix. L’affaiblissement progressif de l’ANC pourrait accentuer ce désordre, tout en offrant de l’espace à de nouvelles forces politiques susceptibles de capter les attentes d’un électorat déçu par les querelles internes et l'inaction.

Alors que les défections se succèdent, le silence de Jean-Pierre Fabre laisse place à toutes les spéculations. L’ANC saura-t-elle se remettre en question pour se relancer, ou assiste-t-on aux derniers instants d’un parti autrefois incontournable sur l’échiquier politique togolais ?

Jeremy Ahossou