Defense & Security


Africa - Emmanuel Macron, "les dirigeants africains ont oublié de nous dire merci"

last updated: Monday, January 6, 2025 8:53 PM
Source: NEW AFRIQUE

Emmanuel Macron

Lors de la conférence des ambassadeurs ce lundi 6 janvier 2025 à Paris, le président français Emmanuel Macron a dénoncé l’ingratitude de certains pays africains envers l'engagement militaire de la France sur le continent. Évoquant les efforts déployés contre le terrorisme depuis 2013, il a déclaré : « Les dirigeants africains ont oublié de nous dire merci. Nous avions raison. Mais il semble que l’on ait oublié de nous remercier. L’ingratitude, je la connais bien, c’est une maladie non transmissible. »

Cette intervention intervient dans un contexte de rejet croissant de la présence militaire française en Afrique. Après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Sénégal, le Tchad et la Côte d’Ivoire ont également exprimé leur souhait de mettre fin aux accords de défense avec la France. Face à ces demandes, Emmanuel Macron a rejeté l’idée d’un retrait définitif de la France d’Afrique, affirmant : « Non, la France ne recule pas en Afrique. Elle fait preuve de lucidité et se réorganise. »

Le président français a justifié les récentes décisions de retrait des troupes par le refus de soutenir des régimes putschistes. « La France ne peut être l’auxiliaire de régimes putschistes », a-t-il affirmé, tout en rappelant que chaque intervention militaire française a toujours été effectuée à la demande d’États souverains. Malgré les critiques, il a insisté sur l’impact des efforts militaires français dans la sauvegarde de la souveraineté de plusieurs nations africaines.

Outre les pays de l'AES, le Tchad a annoncé son intention de réviser ses accords de défense avec Paris, tandis que le Sénégal et la Côte d’Ivoire envisagent de retirer les troupes françaises d’ici 2025. Cette vague de rejet soulève des interrogations sur l’avenir de la présence française sur le continent. Emmanuel Macron a toutefois défendu le rôle historique et stratégique de la France, déclarant : « Aucun de ces États ne pourrait revendiquer aujourd’hui sa souveraineté si l’armée française n’avait pas été déployée dans la région. »

Face à cette situation, le président a insisté sur la nécessité pour la France de s’adapter aux nouvelles réalités politiques et sécuritaires de l’Afrique. Pour lui, cette réorganisation stratégique n’est pas un abandon, mais une réponse aux mutations profondes qui redéfinissent les relations entre Paris et ses partenaires africains.

 

Jeremy Ahossou 


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