À moins de deux mois des élections présidentielles, le Ghana est plongé dans une crise politique majeure. Le mardi 22 octobre 2024, l’Assemblée nationale a annoncé la suspension de ses travaux jusqu'à nouvel ordre. Cette décision fait suite à un conflit juridique concernant la déclaration de vacance de quatre sièges parlementaires par le président de l’Assemblée, une situation exacerbée par l’annonce de certains députés de se présenter aux élections générales en tant que candidats indépendants.
La crise s'intensifie entre le président de l’Assemblée nationale, Alban Bagbin, et les députés, alors que ces derniers ont exprimé leur intention de changer d'affiliation politique. Le président s'oppose à cette décision, arguant que la loi ghanéenne interdit de tels changements en cours de mandat, ce qui soulève des tensions au sein du parlement. Cette situation met en lumière des divergences fondamentales au sein du parti au pouvoir, le NPP, qui détient trois des quatre sièges contestés.
Le NPP a décidé de porter l’affaire devant la Cour suprême, demandant la suspension du retrait des députés. « Compte tenu des circonstances actuelles, du fait qu'il y a une question sur la composition du Parlement, je vais procéder à l'ajournement de la Chambre pour une durée indéterminée », a déclaré le président de l’Assemblée, Alban Bagbin, soulignant l’urgence de la situation.
Cette impasse politique menace non seulement l’adoption de lois cruciales, comme le budget 2025, mais pourrait également avoir des conséquences importantes sur le fonctionnement du pays. Alors que le Ghana est confronté à une grave crise économique, le blocage des institutions risque d'aggraver davantage la situation socio-économique du pays à l'approche des élections.
Jeremy Ahossou