Bien que le Mali compte plus d'une centaine d'universités privées, seulement 42 d'entre elles sont habilitées à délivrer des diplômes dans des domaines spécifiques. C’est ce qui ressort du récent rapport du Conseil scientifique de l'Agence malienne d'Assurance Qualité de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (AMAQ-SUP).
Ces habilitations, accordées pour une durée de quatre ans, ont été délivrées à ces établissements pour leurs programmes de formation à la rentrée académique 2021-2022. « Seuls les diplômes délivrés dans le cadre de l'habilitation sont reconnus », précise l'arrêté n°2024-3794/MESRS-SG du 08 octobre 2024, qui fixe la liste des programmes habilités dans certains établissements privés d'enseignement supérieur.
Les programmes évalués et habilités par l'AMAQ-SUP vont du Diplôme Universitaire de Technologie (DUT) à la Licence, jusqu’au niveau Master. Toutefois, « sur les 42 universités privées évaluées, seule l’Université Scientifique Libre de Bamako (USLB) est habilitée à délivrer un diplôme de niveau Doctorat », indique le rapport.
La gestion des établissements d’enseignement supérieur privé au Mali soulève donc de véritables enjeux, d’autant plus que la reconnaissance des diplômes reste limitée à ceux des établissements habilités.
Par ailleurs, en 2023, l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI) avait déjà alerté sur la prolifération des faux arrêtés d’ouverture d’écoles privées, notamment au niveau secondaire. Son rapport révélait que « 1 077 écoles secondaires privées fonctionnaient grâce à des faux arrêtés d’autorisation », et que les subventions versées à 236 de ces écoles entre 2017 et 2021 avaient coûté 15,565 milliards de FCFA à l’État.
Le document signalait également l’utilisation d’arrêtés enregistrés au Secrétariat général du gouvernement pour créer des établissements fictifs.
Face à cette situation, il est essentiel de faire preuve de vigilance lors de l’inscription dans les universités privées au Mali, afin d’éviter d’intégrer des établissements non habilités, et de s'assurer de la reconnaissance officielle des diplômes.
Amadou Traore