Par décret présidentiel rendu public ce mercredi 20 novembre 2024, le Président de la Transition malienne, le Général Assimi Goïta, a démis de ses fonctions le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, et dissout l’ensemble du Gouvernement de la Transition. Cette décision marque un tournant majeur dans le processus de Transition amorcé depuis 2021.
Le limogeage de Choguel Kokalla Maïga intervient seulement quatre jours après un meeting hautement médiatisé qu’il a organisé le samedi 16 novembre 2024 au Centre International de Conférences de Bamako (CICB). Lors de cet événement, le Premier ministre avait pris position sur plusieurs sujets sensibles. Sous le thème « Au nom de la patrie, le Mali : commémoration de la libération de Kidal ; clarification de la situation politique ; propositions pour une réorientation de la Transition », Choguel avait ouvertement critiqué le fonctionnement de la Transition, dénonçant un déséquilibre des pouvoirs entre civils et militaires.
Le Dr Maïga avait reproché aux militaires de monopoliser les leviers de décision, reléguant le Gouvernement à un rôle consultatif et symbolique. Parmi les points qu’il avait soulevés figurait l’absence de discussions au sein de l’exécutif sur des dossiers cruciaux tels que le report de la fin de la Transition, initialement prévue pour le 26 mars 2024, mais repoussé sans débat formel, et la mise en place de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE), un organe clé pour garantir la crédibilité des futures élections.
Une fin brutale après trois ans au pouvoir
Nommé Premier ministre en juin 2021, Choguel Kokalla Maïga quitte la Primature après trois années marquées par des tensions récurrentes entre les acteurs civils et militaires de la Transition. S’il a souvent fait preuve d’une posture nationaliste et d’une éloquence rare, ses critiques récentes semblent avoir précipité sa chute.
Le décret de ce 20 novembre ouvre désormais une période d’incertitude. Qui pour succéder à Choguel et quelles orientations pour la Transition ? Les prochaines décisions du Président Assimi Goïta seront scrutées de près, alors que le Mali fait face à de nombreux défis, notamment sécuritaires et institutionnels.
Avec ce limogeage, le Général Assimi Goïta affirme davantage son contrôle sur le processus de Transition, renforçant son rôle central dans une période déterminante pour l’avenir du pays.
Cyril DAKPITI