Le président togolais Faure Gnassingbé, récemment désigné médiateur de l’Union africaine dans le conflit qui déchire l’est de la République démocratique du Congo, a effectué sa première visite officielle à Kinshasa le 16 avril 2025. Il succède au président angolais João Lourenço dans ce rôle délicat. Accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, le chef de l’État togolais a rencontré son homologue congolais Félix Tshisekedi pour un entretien à huis clos.

Cette visite, bien qu’arrivée avec un léger retard, marque une étape importante dans l’engagement de Faure Gnassingbé à trouver une issue pacifique à la crise. Les deux présidents se sont réunis à la cité de l’OUA, sur les hauteurs de Kinshasa, pour une première réunion depuis la nomination du médiateur togolais. Aucune déclaration officielle n’a suivi cet échange, mais la présidence congolaise a salué l’initiative et exprimé l’espoir d’un retour rapide à la stabilité dans l’est du pays.

Ce déplacement à Kinshasa s’inscrit dans un contexte de mobilisation diplomatique régionale autour du conflit. Le Qatar, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) sont également impliqués dans la médiation. Doha a même réussi à organiser une rencontre entre les présidents congolais et rwandais le 18 mars, tandis que les deux autres organisations ont désigné quatre co-facilitateurs.

Avant son arrivée en RDC, Faure Gnassingbé s’était rendu à Luanda pour s’entretenir avec João Lourenço, dans un esprit de continuité diplomatique. Bien que la réunion n’ait pas donné lieu à une déclaration publique, la situation dans l’est de la RDC a été au centre des échanges. Le président togolais amorce ainsi un rôle clé dans la tentative de résolution d’un conflit aux implications régionales majeures.

Jeremy Ahossou