Le 9ᵉ congrès panafricain s’est officiellement ouvert ce lundi 8 décembre 2025 au Palais des congrès de Lomé, après un report d’un an. Organisée en collaboration avec l’Union africaine, cette rencontre de haut niveau se déroule autour du thème : « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales ». L’événement marque le retour d’un grand forum continental consacré aux enjeux politiques, historiques et stratégiques du continent.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le le président du conseil du Togo Faure Gnassingbé, qui a choisi de rester à Lomé plutôt que de se rendre à Abidjan pour l’investiture du président Alassane Ouattara. Autour de lui, responsables politiques africains, universitaires, chercheurs, acteurs de la société civile et membres de la diaspora ont convergé vers la capitale togolaise pour discuter de la place de l’Afrique dans les instances internationales et des réparations liées aux injustices historiques.
Fondé en 1900 à Londres, le Congrès panafricain s’inscrit dans une longue tradition de réflexion et de lutte contre le racisme, l’oppression et la domination coloniale. Des figures comme W.E.B. Du Bois, Kwame Nkrumah, George Padmore ou encore Jomo Kenyatta y ont développé des idées majeures qui ont inspiré les combats pour l’indépendance et nourri les projets d’unité africaine. Le rendez-vous de Lomé s’inscrit ainsi dans la continuité de cet héritage historique.
Toutefois, l’ouverture du congrès intervient dans un climat politique tendu au Togo. Sur les réseaux sociaux, plusieurs figures de l’opposition ont critiqué l’événement, tandis que le mouvement M66 né après l’arrestation du rappeur Aamron en juin dernier a appelé à manifester dans les rues de la capitale. Les protestations visent à dénoncer la nouvelle Constitution et à réclamer la libération des prisonniers politiques.
Jeremy Ahossou