L’opposant camerounais Anicet Ekane, président du Manidem, est décédé dans la nuit du 1er décembre alors qu’il était détenu au secrétariat d’État à la Défense à Yaoundé. Interpellé le 24 octobre à Douala, il était depuis placé en détention, où son état de santé se serait fortement dégradé selon ses avocats. Son parti avait réclamé en vain son transfèrement urgent vers un établissement médical mieux équipé, dénonçant la responsabilité des autorités en cas d’issue tragique.

La confirmation de son décès, annoncée par sa famille et ses avocats, a provoqué une onde de choc à travers le pays. Les médias locaux ont interrompu leurs programmes pour couvrir l’événement, tandis que les réseaux sociaux se sont transformés en espace d’hommages et de consternation. La disparition d’Anicet Ekane intervient 38 jours après son arrestation, survenue au lendemain de la dernière élection présidentielle, dans un climat politique déjà tendu.

Figure majeure de la vie publique depuis les années 90, Ekane avait joué un rôle important dans la présidentielle de 2025. Après avoir investi Maurice Kamto au nom du Manidem, il avait ensuite soutenu Issa Tchiroma Bakary, arrivé officiellement deuxième et qui continue de contester les résultats. Ce positionnement lui avait valu d’être poursuivi pour insurrection et rébellion. 

Il faut rappeler que sa mort en détention soulève désormais de nombreuses interrogations et ravive les débats sur les conditions de détention et les tensions politiques au Cameroun.

Jeremy Ahossou