La visite du ministre ivoirien délégué à l’Intégration africaine, Adama Dosso, à Ouagadougou le 6 décembre, marque un geste diplomatique rare dans un contexte de relations tendues entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso depuis le coup d’État du 30 septembre 2022. Accueilli par le chef de la diplomatie burkinabè, Karamoko Jean Marie Traoré, le responsable ivoirien a conduit des échanges qualifiés de « sincères » et « fraternels », ouvrant la voie à l’idée d’un éventuel rapprochement entre les deux nations.

Selon les autorités burkinabè, la rencontre s’est déroulée dans un climat de franchise permettant de remettre au centre les intérêts des deux peuples. Les discussions, initiées à la demande d’Abidjan, ont été présentées comme un « pas important » vers la recherche de relations apaisées. Du côté ivoirien, Adama Dosso a reconnu les « turbulences » ayant marqué la coopération bilatérale ces dernières années et indiqué que son déplacement visait à dépasser les « moments d’incompréhension », rappelant que « le linge sale se lave en famille ».

Depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, les rapports entre les deux pays se sont fortement dégradés, entre accusations mutuelles d’arrestations ciblées et soupçons d’ingérence. La mort en détention à Abidjan du militant burkinabè Alino Faso, en juillet, avait encore ravivé les tensions. 

Dans ce contexte, la visite d’Adama Dosso apparaît comme une tentative d’amorcer la désescalade et de rouvrir des voies de dialogue longtemps gelées.

Jeremy Ahossou