Marqué par la tentative de coup d’État du 7 décembre 2025, qui a coûté la vie à son épouse, le général Bertin Bada s’impose aujourd’hui comme l’une des figures clés de la stabilité institutionnelle au Bénin. Sa récente promotion au grade de Général d’Armée aérienne intervient dans un contexte de fermeté de l’État face aux menaces contre la République, avec la volonté affichée de reconnaître ceux qui ont contribué à préserver l’ordre constitutionnel.
L’attaque dont il a été la cible ne visait pas seulement un officier supérieur, mais un pilier stratégique de l’appareil sécuritaire, alors qu’il occupait les fonctions de Directeur du Cabinet militaire du Chef de l’État, Patrice Talon. En s’en prenant à lui, les auteurs de la mutinerie cherchaient à fragiliser les centres de décision militaire et à déstabiliser les institutions. Le fait que le général ait survécu à cette épreuve, malgré un drame personnel majeur, a contribué à enrayer une crise qui aurait pu plonger le pays dans une grave instabilité.
Face à la disparition de son épouse, Berthe Bada, le général a fait preuve d’une retenue saluée par l’opinion publique. Dans des mots empreints de sobriété, il a évoqué sa douleur sans céder à la colère ni à la récupération politique, déclarant : « J’ai perdu mon soutien, ma princesse… Ce sacrifice n’a pas été vain. » Cette posture a renforcé l’image d’un État résilient, capable de faire face à la violence tout en maintenant la continuité du service public et le sens du devoir.
La promotion de Bertin Bada, après une progression régulière au sein de la hiérarchie militaire — notamment son élévation au grade de Général de corps aérien en mai 2025 — s’inscrit dans une stratégie de consolidation de l’armée autour de profils jugés loyaux et expérimentés. Dans un contexte régional sensible, le Bénin affirme ainsi le choix de la discipline républicaine et de la subordination de l’armée au pouvoir civil. Un parcours renforcé par les responsabilités du général à la tête de l’ANSR et par la confiance élargie que lui accorde le Chef de l’État au-delà du seul cadre militaire.
Jeremy Ahossou