L’Algérie a annoncé, mercredi 26 février, la suspension de ses relations avec le Sénat français. Cette décision est une réponse à la visite du président de l’institution, Gérard Larcher, au Sahara occidental, un territoire revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario et soutenu par Alger contre le Maroc. Cette visite a été perçue comme une provocation par les autorités algériennes, qui dénoncent un soutien explicite de la France au plan d’autonomie marocain.

Le déplacement de Gérard Larcher à Laâyoune s’inscrit dans une série de prises de position de Paris en faveur du Maroc. En juillet 2024, Emmanuel Macron avait déjà rompu avec la neutralité traditionnelle de la France sur la question sahraouie en soutenant officiellement le projet d’autonomie sous souveraineté marocaine. Cette nouvelle orientation a été renforcée par la visite de la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui avait qualifié son séjour au Sahara occidental d’« historique » mi-février.

Face à cette situation, le Conseil de la Nation algérien, dirigé par Salah Goudjil, a dénoncé une « visite irresponsable, provocatrice et ostentatoire ». Il a ainsi annoncé la suspension immédiate des relations avec le Sénat français, mettant fin au protocole de coopération parlementaire signé en 2015. 

Cette décision marque une nouvelle dégradation des relations entre Alger et Paris, dans un contexte de tensions diplomatiques accrues sur la question sahraouie.

Jeremy Ahossou