Le sous-préfet d'Idabato, Roland Ewane, a été enlevé début octobre 2024 dans la région anglophone du Sud-Ouest du Cameroun. Cette information, révélée par le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Radhec), s'accompagne de vidéos circulant sur les réseaux sociaux, montrant l'administrateur ligoté et victime de traitements inhumains.
Ces actes de torture, qualifiés de "dégradants" par Maximilienne Ngo Mbe, directrice du Radhec, ont suscité une vive inquiétude dans la région en proie à un conflit entre séparatistes et forces armées camerounaises depuis 2016.
Selon les déclarations recueillies par RFI, le Radhec a appris l'enlèvement dès le 1ᵉʳ octobre et a entamé des investigations. "Ce n'est que le 19 novembre que des vidéos alarmantes ont été diffusées sur les réseaux sociaux", a précisé Mme Ngo Mbe. Ces images confirment le sort dramatique réservé au représentant du chef de l'État, dont les ravisseurs demandent une rançon de 700 000 dollars, soit 350 millions de francs CFA, pour sa libération.
Les sources du Radhec soupçonnent des séparatistes d'être derrière cet acte, et indiquent que le sous-préfet aurait été conduit au Nigeria voisin. Cet incident met une fois de plus en lumière la gravité du conflit dans cette région où la violence demeure omniprésente.
Jeremy Ahossou