Le Front "Touche Pas À Ma Constitution", une coalition de partis politiques et d'organisations de la société civile, a déposé un recours pour abus de pouvoir auprès de la Chambre administrative de la Cour suprême du Togo. Cette démarche, officialisée le 18 novembre 2024, fait suite à l'interdiction par le ministère de l'Administration territoriale d'une journée de prière et de solidarité en faveur des détenus politiques, prévue le 20 septembre dernier à Sokodé.
Dans un communiqué, le Front critique cette interdiction, affirmant qu'elle constitue une atteinte à la liberté de réunion et de manifestation, garantie par la Constitution togolaise. Il déplore également l'absence de justification circonstanciée de la part du ministère, qui aurait suscité de simples considérations générales sur la tranquillité publique pour justifier sa décision.
Le Front insiste sur le caractère pacifique et humanitaire de l'événement interdit, qui visait à apporter un soutien moral aux détenus politiques et à leurs familles, notamment par la distribution de kits scolaires. Les contestataires dénoncent par ailleurs une politique de favoritisme, soulignant qu'une manifestation similaire organisée par leurs soins à Lomé, quelques jours plus tôt, s'était déroulée sans incident, tandis qu'une autre, tenue par le parti au pouvoir le même jour à Sokodé, n'a pas été interdit.
Cette situation, qualifiée d'"abus de pouvoir manifeste", renforce la détermination du Front à obtenir justice. En pointant une inégalité de traitement, il espère attirer l'attention sur les atteintes aux libertés fondamentales dans le pays.
Jeremy Ahossou